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17.09.2025

L’espace suisse de formation voit transiter un très grand nombre de données numériques. La Confédération et les cantons sont-ils en mesure de contrôler leur utilisation?

Il y a trois ans, la Confédération et les cantons ont mandaté Educa, leur agence spécialisée commune, pour proposer un service et un programme en vue du développement progressif d’une politique d’utilisation des données pour l’espace suisse de formation. Le rapport Politique d’utilisation des données dans l’espace suisse de formation: approches de développement pour une mise en œuvre cohérente, qui est désormais disponible, peut être source de fierté. Il nous invite toutefois aussi à considérer l’avenir avec humilité.

Autrice

Autrice: Susanne Hardmeier, Secrétaire générale

Fiers de la collaboration en matière d’éducation et de formation

La période actuelle est marquée par un discours politique où l’on rencontre davantage de tranchées que de ponts. Il fut un temps où l’on était plus enclin à s’écouter, à tâcher de comprendre le point de vue de l’autre et à rechercher des voies communes. Désormais, les discussions entre les partenaires fédéraux, les régions linguistiques ou les adversaires politiques se caractérisent par l’affirmation des positions de chacun. Les programmes d’économies enveniment encore davantage le dialogue politique, et des travaux de clarification importants au sein de l’État fédéral, comme le projet actuel de désenchevêtrement, se transforment en querelles sur les flux financiers. 

Dans ce contexte, la qualité des échanges entre le Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI) et la CDIP, qui visent à consolider les bases de l’espace commun de formation à travers une collaboration continue et basée sur la confiance, fait un peu sensation. Les deux institutions gardent le cap avec persévérance, sans se laisser détourner par l’ambiance délétère générale.

Les deux principaux piliers de cette collaboration sont le monitorage de l’éducation et la transformation numérique dans l’espace de formation. Je suis fière et heureuse que l’excellent rapport sur la politique d’utilisation des données dans l’espace suisse de formation constitue désormais une base commune pour discuter plus largement de cette thématique exigeante. Il vaut vraiment la peine de lire le rapport!

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Poser le problème concrètement, c’est aboutir à une bonne solution

La question d’origine était la suivante: dans un domaine aussi complexe, comment élaborer des bases de travail suffisamment générales pour en tirer des solutions d’ensemble, mais assez concrètes pour ne pas finir dans un tiroir dédié aux ouvrages théoriques? Sur proposition de Monika Knill, alors conseillère d’État thurgovienne, l’Assemblée plénière de la CDIP avait décidé de demander l’élaboration de ce rapport sur la base de questions concrètes posées par les cantons et les communes. Educa avait réagi en mettant en place à titre provisoire un «guichet pour l’utilisation et la protection des données», qui permettait de mettre en relation les questions d’ordre théorique avec les problèmes réels que rencontrent les administrations cantonales de l’éducation. Le jeu en a valu la chandelle: même si la voie choisie s’annonçait difficile et chronophage, elle s’est révélée fructueuse et appropriée au vu du résultat obtenu. Je suis très heureuse que nous ayons choisi de procéder ainsi et que nous ayons mené l’opération à son terme. Bien sûr, le résultat présente manifestement un défi pour le niveau politique, mais il procure aussi la base nécessaire pour résoudre des questions pressantes dans l’espace de formation. 

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Désormais, il s’agit de mettre en place des mesures tangibles!

Nous savons donc maintenant où il y a lieu d’intervenir et quel serait le niveau politique appelé à traiter les questions, ce qui est déjà une étape importante. La décision sur les mesures à prendre pour résoudre les problèmes n’est toutefois pas encore arrêtée. En prenant connaissance du rapport lors de sa séance du 26 juin 2025, l’Assemblée plénière a enclenché un processus qui permet d’établir un ordre de priorité dans les approches de développement et d’estimer les coûts générés par les mesures proposées. La première pierre est donc posée et il s’agira maintenant de passer aux mesures concrètes pour progresser dans la concrétisation d’une politique nationale d’utilisation des données. 

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