Navigation on Accueil

Content navigation

Vous êtes ici : Accueil / Documentation / Infolettre / Infolettre 1-2022 | Zoom

Infolettre 1-2022 | Zoom

«Dans le système éducatif, la question de la confiance numérique prend une acuité particulière.»

Nous sommes tous des utilisateurs et utilisatrices de services numériques. Or seule une infime minorité d’entre nous sommes des spécialistes de la protection des données. La question de la confiance dans les prestataires et leurs services n’en prend que plus d’acuité. Dans cette interview, Marius Beerli, délégué de la CDIP à la numérisation, donne un éclairage sur les particularités du système éducatif à cet égard, et sur les buts que formulés par la CDIP en matière de protection des données.

Cinq enfants travaillant sur un ordinateur portable, vus de dos
Image caption:

À l’heure actuelle, on parle beaucoup de confiance numérique, ou digital trust en anglais. Que recouvre ce terme?
Ce terme est apparu dans le contexte des débats menés autour de la cybersécurité, donc de la protection contre les cyberattaques. Dans un contexte économique général, l’expression désigne la fiabilité des services informatiques. Il me semble toutefois que, depuis lors, la discussion actuelle déborde de ce cadre. Dans les grandes lignes, elle porte maintenant sur la confiance que nous pouvons avoir en tant que citoyennes et citoyens à l’égard des produits et prestations informatiques que nous proposent les entreprises et les autorités, et sur le fait qu’elles traitent les données de manière honnête, correcte et transparente. La discussion menée durant la campagne qui a précédé le vote sur l’identité numérique en Suisse en 2020 a probablement valeur d’exemple sur ce point. La population a de grandes exigences en ce qui concerne l’identité numérique et elle rejette les projets auxquelles elle ne se fie pas. Naturellement, le système éducatif est lui aussi confronté à de telles questions en relation avec la confiance numérique. Celles-ci se posent avec une acuité particulière à l’école, puisqu’il s’agit ici d’enfants.

Quels sont les objectifs que formule la stratégie numérique de la CDIP en matière de protection des données?
Dans la stratégie numérique de la CDIP, la protection des données figure parmi les priorités. L’objectif est d’améliorer cette dernière et d’indiquer de manière transparente aux élèves et à leurs parents, ainsi qu’aux personnes en formation et aux membres du corps enseignant, si et comment leurs données sont réutilisées et analysées. L’actuel débat que suscite la confiance numérique montre qu’il était juste de fixer de telles priorités et qu’il est essentiel de développer un système assurant la protection des données des élèves. C’est ce que nous faisons avec Edulog, une solution qui vise un accès simple et sûr au plus grand nombre possible de logiciels et d’applis (outils d’enseignement et d’apprentissage) qui sont utilisés en Suisse dans le contexte scolaire (voir Edulog en bref).

En déployant Edulog, nous constatons que cette solution s’avère aussi de la plus haute importance pour d’autres domaines qui relèvent de la stratégie numérique. Lorsqu’un prestataire se connecte à l’infrastructure, l’équipe d’Edulog se penche en particulier sur la question des données traitées lors d’une ouverture de session. Cette vérification requiert des échanges approfondis avec les entreprises technologiques qui développent les programmes. Les processus de vérification qui s’instaurent de ce fait permettent de renforcer globalement la confiance dans la numérisation du système éducatif. De toute façon, il est extrêmement intéressant et important de suivre les initiatives qui émanent de la société civile et du monde économique et visent à améliorer la transparence dans les processus de numérisation pour les utilisateurs et les utilisatrices.

Une autre pièce importante du puzzle est le programme d’élaboration d’une politique d’utilisation des données pour l’espace suisse de formation, sur laquelle travaille actuellement notre agence spécialisée Educa. Elle permettra de définir des principes applicables à long terme dans ce domaine.

Quels retours avez-vous obtenus de la part des cantons qui ont adopté Edulog?
Les retours sont positifs, et ceux que nous adressent actuellement les responsables cantonaux de la protection des données sont particulièrement réjouissants. Privatim, la Conférence des préposé(es) suisses à la protection des données, a souligné dans une lettre qu’Edulog ouvre de nouvelles perspectives dans la protection des données, ce qui est exactement notre but. Nous voulons que les écoles, les communes et les cantons puissent traiter les questions de sécurité et gérer la protection des données plus aisément, tout en sachant que l’implantation de cette solution dans toute la Suisse demande encore un certain travail. Somme toute, Edulog offre la possibilité de mieux structurer l’écheveau parfois emmêlé de la numérisation qui est en cours dans le système éducatif, en apportant un ordre bienvenu. Dans la mesure où chaque adhésion cantonale nous rapproche de ce but, il est tout à fait judicieux que les cantons rejoignent rapidement Edulog.

Que peuvent retirer les cantons de leur collaboration?
Par principe, une collaboration entre les cantons dans le processus de numérisation du système éducatif comporte de grands avantages. Le secrétaire général d’un département cantonal de l’instruction publique le formulait récemment en ces termes: c’est ensemble que les cantons peuvent exercer un rôle actif dans ce domaine.

L’exemple d’Edulog le montre bien: si cette solution devient le standard utilisé par les cantons et les écoles, elle déploie ses effets également du côté des prestataires de services informatiques. La dynamique lancée fait que ces prestataires sont motivés à utiliser eux aussi Edulog, de sorte que la gamme des applications disponibles s’élargit. Il en résulte qu’Edulog et par conséquent les cantons se trouvent en meilleure position pour négocier les questions de protection et d’utilisation des données. Les départements informatiques cantonaux sont les bénéficiaires directs, car ils en retirent des avantages directs sur le plan pratique: à mesure que le nombre de services gérés par l’intermédiaire d’Edulog s’accroît, il devient de moins en moins nécessaire de régler individuellement avec les prestataires les spécificités de connexions techniques, ce qui allège la charge de travail de chacun.

Portrait de Marius Beerli, délégué de la CDIP à la numérisation
Image caption:

Sur le plan personnel
Marius Beerli a étudié l’histoire et le français à l’Université de Zurich. Il a ensuite travaillé comme journaliste, puis responsable des questions de politique sociale et sociétale à l’Union des villes suisses. Depuis 2021, il est le délégué à la numérisation du Secrétariat général de la CDIP. Marius Beerli est notamment chargé de faire progresser la mise en œuvre de la stratégie numérique de la CDIP pour le système éducatif.

Further informations

Contact
Service de presse du Secrétariat général de la CDIP
+41 31 309 51 11

Footer